Présentation de Wallis et Futuna

Plage Futuna

Wallis et Futuna est une collectivité d’outre-mer française, située à plus de 16.000 kilomètres de la France métropolitaine, au milieu de l’océan Pacifique. Préservée du tourisme de masse, Wallis et Futuna bénéficient d’atouts touristiques exceptionnels.

Les îles Wallis d’une part, Futuna et Alofi d’autre part, de culture polynésienne, appartiennent au « triangle polynésien » et sont à environ 300 km des îles Fidji et Samoa, à 2100 km de la Nouvelle Calédonie et 2800 km de Tahiti.

La population actuelle du Territoire est de 11 562 habitants qui vivent pour les deux tiers à Wallis et un tiers à Futuna.

Wallis et Futuna est un territoire d’outre mer résolument singulier qui n’a jamais été colonisé, mais a décidé de rejoindre la République française, tout en conservant ses 3 royaumes. Ainsi les Wallisiens et Futuniens concilient la culture française avec leurs traditions communes aux peuples du Pacifique…

Le Territoire des îles Wallis et Futuna est situé dans le Pacifique Sud. Les pays les plus proches sont les îles Fidji au Sud-Ouest (à 280 km de Futuna) et les îles Samoa à l’Est (à 370 km de Wallis). L’archipel est composé de trois îles principales, Wallis d’une part, et FutunaAlofi d’autre part, séparées de 230 km.

Wallis est une île volcanique basse de 77 km², au relief peu marqué, entourée d’un lagon.

Jeune femme wallisienne

Situation géographique

Mata’Utu est le chef-lieu du Territoire. Wallis est dotée d’un aéroport international.

Futuna et Alofi (qui n’a qu’un habitant  ), sont des îles volcaniques hautes de 64 km², dépourvues de lagon ; qui culminent à 524 m au Mont Puke. Futuna est composée de deux royaumes : Alo où se situe l’aéroport et Sigave où se situe le port.

Carte de situation de Wallis et Futuna

Climat

Le climat des îles est tropical maritime, chaud et humide, sans saison sèche. Les minima et maxima de températures sont compris entre 22°C et 32°C toute l’année. La pluviométrie annuelle est supérieure à 3 000mm. Le risque cyclonique est faible à modéré.

Ilot magnifique de Wallis et Futuna

Histoire

Wallis et Futuna ont été peuplées, il y a 3400 ans, par le peuple Lapita, population austronésienne fabriquant un type de poterie particulier dont de nombreux vestiges ont été retrouvés dans le Pacifique.

Tanoa Wallis et Futuna

A Uvéa (Wallis), la présence tongienne s’impose dès le XVème siècle. Les liens avec Tonga sont réguliers pendant deux siècles, et permettent l’installation d’un système de chefferie de type pyramidal encore en place actuellement.

A Futuna, les tentatives d’invasion tongiennes des XVème et XVIème siècles ont été repoussées. Au XVIIème siècle, des Samoans s’installent. Les royautés telles qu’elles existent actuellement ont émergé au XVIIIème siècle.

  • En 1616, des navigateurs marchands hollandais ont atteint Futuna et Alofi, qu’ils baptisent « îles Horn ». En 1767 Samuel Wallis atteint Uvéa, et lui donne son nom. Wallis est également appelée par les explorateurs « la Consolation » et Futuna « l’Enfant perdu ». Les premiers résidents occidentaux à s’établir durablement dans ces deux îles sont des missionnaires Maristes, à partir de 1837, qui œuvrent à l’évangélisation de la population.
  • En 1842 Wallis est entièrement catholique ; Futuna en 1846.
  • En 1887-1888 un traité de Protectorat est signé avec la France. Wallis et Futuna n’ont ainsi jamais été colonisées.
  • De 1942 à 1946, l’armée américaine occupe Wallis et y construit des infrastructures encore utilisées aujourd’hui (routes, aéroports, wharfs…).
  • En 1959, un référendum quasi unanime approuve l’adhésion des îles Wallis et Futuna à la République Française, effective en 1961 sous forme de territoire d’outre-mer. Depuis 2003, Wallis et Futuna est une Collectivité d’outre-mer.

Basilique saint Pierre Chanel à Poï, Futuna

Culture et Patrimoine

L’organisation traditionnelle de la société de Wallis et Futuna fonctionne aux côtés des institutions républicaines. La loi statutaire de 1961 dispose en effet que « la République garantit aux populations du Territoire des îles Wallis et Futuna le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes ».

Il y a un royaume à Wallis, et deux à Futuna : les royaumes d’Alo et de Sigave. Chaque royaume est constitué d’un roi, de ministres et chefs coutumiers, désignés parmi les familles nobles. Chaque roi exerce des fonctions coutumières, administratives, et, est membre du conseil du territoire.

En raison de leur histoire, les coutumes et la langue de Wallis sont imprégnées de celles de Tonga ; la langue de Futuna étant pour sa part proche de celle de la langue samoane. Des vestiges de la présence tongiennes en excellent état sont encore visibles à Wallis.

Vestiges du fort Tongien

La Religion catholique occupe une place très importante dans la vie quotidienne. Les occasions importantes et jours de fête sont toujours marqués par la célébration de la messe, suivie de la cérémonie du kava, puis d’un katoaga (partage des présents) et des danses traditionnelles. Les cérémonies de communion et confirmation sont des passages très importants dans la vie des jeunes Wallisiens et Futuniens et de leurs familles.

Cérémonie avec une danse traditionnelle à Wallis et Futuna

Danseurs wallisiens et futuniens lors d'une ceremonie traditionnelle

La coutume

Cérémonie devant le palais royal de Wallis

La coutume ou le « AGA'IFENUA » est très importante dans le cœur et le quotidien des Wallisiens et Futuniens, où elle est restée intacte et vivante malgré les contacts avec les Occidentaux.
De nombreuses actions s’expliquent par la coutume ou se résolvent en « faisant coutume ».

La culture locale, profondément communautaire, est fondée dans cette mémoire collective où s’expriment les traditions et les coutumes ainsi que les institutions traditionnelles.

Traditions à Wallis et Futuna

Le geste coutumier permet aux individus de s’entraider et d’entretenir un équilibre relationnel au niveau de la famille, des villages ou entre districts. Il est accompagné d’un « support matériel », dont la valeur dépend de l’objet de la coutume à faire et du statut du récipiendaire (racine de kava, tabac, boissons, bouteille d’alcool, enveloppe d’argent…).

Le kava joue un rôle important dans la vie sociale des Wallisiens et Futuniens, comme chez les autres peuples du Pacifique Sud. C’est par lui qu’avant l’arrivée des premiers européens on honorait les dieux. Le terme kava désigne la plante de la famille du poivrier (piper methysticum), dont la racine et les branches sont la base de cette boisson préparée de façon cérémonielle dans un récipient traditionnel en bois, le tanoa.

La cérémonie du kava préside à l’intronisation du Roi coutumier et de chefs, et demeure un socle médiateur dans toutes les formes de célébrations et de négociations d’ordre public ou privé, religieux ou non.

Cérémonie du kava à Wallis

Un « Katoaga » désigne le rassemblement des gens autour de leurs chefs à l’occasion d’un évènement important. Le « Katoaga » est associé à la cérémonie du kava. Il consiste en la répartition des offrandes (cochons, ignames, nattes…) et est suivi, si c’est une heureuse célébration, des danses et des chants. Les costumes portés sont traditionnels, réalisés à partir d’éléments naturels.

Katoaga : une cérémonie traditionnelle à Wallis et Futuna

L’artisanat traditionnel est un élément essentiel de l’identité culturelle de Wallis et Futuna, transmis par oral, au sein des familles.

Dessin traditionnel tapa à Wallis et Futuna

Les objets réalisés sont divers comme :

  • les tapas et siapos (peinture sur écorce de mûrier à papier),
  • les objets en feuilles de pandanus ou palmes tressées (nattes, paniers, éventails…)
  • les colliers de coquillages et de graines.
  • Le travail du bois (statues, lances, tanoas…)
  • les pirogues
  • l’huile de coco et les parfums traditionnels (tui’tui)
  • les tenues traditionnelles, etc.

Savoir-faire traditionnel

Vêtement traditionnel fait de façon artisanale

Les colliers de fleurs sont caractéristiques de Wallis et Futuna. Ils sont magnifiques et portés au quotidien, pour travailler, étudier ou en toute situation importante. Ils associent des fleurs de siale (tiaré) et d’autres fleurs, plantes et graines (pandanus, ylang-ylang, koli…). Le kahoa kakala est un collier caractéristique de Wallis et Futuna, mélange de fleurs, feuilles et graines, qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Colliers de fleurs Wallis et Futuna

Le four traditionnel ou Umu est une forme de cuisson à l’étouffée que l’on retrouve dans les autres pays du Pacifique. Les plats confectionnés (cochon, tubercules, fruits à pain, coquillages...) enfermés dans des feuilles de bananiers sont placés dans un four creusé, dans lequel des pierres volcaniques ont été chauffées. Les plats sont alors recouverts de palmes, de feuilles de bananiers puis de terre avant de cuire plusieurs heures.

La cuisine wallisienne et futunienne utilise beaucoup le lait de coco et l'amidon (on rajoute l'amidon car il est aussi important que le lait de coco dans la confection des mets traditionnels), les tubercules, les coquillages… C’est une cuisine délicieuse, qui montre toute son étendue à l’occasion des fêtes coutumières au cours desquelles chacun met, littéralement « la main à la pâte ».

Lors des cérémonies importantes, tous les plats sont disposés ensemble sur la table ou sur les feuilles de cocotiers si la table est dressée au sol.

Plat traditionnel cuit dans le four traditionnel

Plat de langoustes

Les institutions

Le fonctionnement singulier de Wallis et Futuna est organisé autour de trois institutions : l’Administration supérieure ou Préfecture, l’Assemblée territoriale élue, et la chefferie, composée des 3 royaumes.

La Préfecture ou « Administration Supérieure » se situe à Mata-utu (chef lieu de Wallis). Elle se divise en 8 services. Le Préfet représente l’Etat et assure l’exécutif de la collectivité, en qualité d’Administrateur supérieur du territoire ; il rend exécutoires les délibérations sur le territoire.

Wallis et Futuna est pour l'Union européenne un pays et territoire d'outre-mer, ce qui permet à différent programmes de l'Union de s'y appliquer, grâce à l'action du service de coordination des politiques publiques et du développement.

Le drapeau de Wallis et Futuna

Assemblée territoriale de Wallis et Futuna

L’Assemblée Territoriale a été instituée en juillet 1961 et siège à Mata’Utu. Renouvelée intégralement tous les 5 ans, elle comprend 20 membres issus des 5 circonscriptions électorales (les 3 districts de Wallis : Mua, Hahake, Hihifo et les 2 royaumes de Futuna : Alo et Sigave).

L’Assemblée territoriale est chargée de voter le budget et de délibérer sur les sujets relevant de sa compétence énumérés par le décret du 22 juillet 1957. Les délibérations sont approuvées et rendues exécutoires par le Préfet.

Le statut de 1961 reconnait l'organisation traditionnelle de la société wallisienne et futunienne et prévoit que les projets de délibérations présentés à l’Assemblée territoriale doivent, au préalable, être soumis pour avis au Conseil territorial qui réunit le Préfet, les trois rois coutumiers ainsi que trois personnalités désignées par le préfet sur proposition de l'Assemblée Territoriale.

C’est une spécificité du Territoire : trois royaumes dans la République. Celui d’Uvéa à Wallis et ceux d’Alo et de Sigave à Futuna.

Les rois, chefs de la hiérarchie coutumière sont assistés d’un Premier Ministre et de Ministres coutumiers et de chefs de village. La chefferie est associée à l’ensemble des décisions et actions sur le territoire. Les rois sont par ailleurs membres du conseil du territoire.

L’agence de santé coordonne l’action des dispensaires et hôpitaux de Wallis et Futuna. Le système de santé est entièrement gratuit. Les cas graves sont évacués, principalement vers la Nouvelle-Calédonie.

Le système d’éducation est également gratuit et assuré jusqu’au collège à Futuna, au baccalauréat à Wallis, sous la responsabilité du vice-recteur. Il existe un lycée d’Etat et un lycée agricole à Wallis.

L’enseignement jusqu’à la fin du primaire est déléguée à la Direction de l’enseignement catholique. Des dispositifs existent pour permettre aux bacheliers de poursuivre des études supérieures, en métropole ou en Nouvelle-Calédonie principalement.

La monnaie utilisée à Wallis et Futuna est le Franc Pacifique, tout comme en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle est diffusée sous la responsabilité de l’Institut d’Emission d’Outre Mer.

Les délégations

Il existe trois délégations de Wallis et Futuna hors du territoire, à Nouméa, à Papeete et à Paris. Elles assurent assistance aux natifs du Territoire sur un ensemble de problématiques qu’ils peuvent rencontrer à distance : études, emploi, santé, logement, décès… Elles ont également pour mission d’assurer la promotion des investissements et de la destination.